Dis moi, ça a quel goût la chair humaine ? [ Feat Wilhem]

Cannibal

♫ ♫

Il n'avait pas fallut plus de deux heures pour qu'Alice pète un boulon. L'ennui, terrible ennemi, lui était de nouveau tombé dessus. C'était pas bien difficile de la faire craquer, il fallait juste lui montrer qu'on avait de l'occupation, et pas elle. C'était bien entendu ce qui lui était arrivé cette matinée, si bien qu'elle fut reconduite de force dans sa cellule sans avoir pu manger. Ce que les gardiens pouvaient être rabat-joie parfois. La raison de son expulsion forcée de la cour ? Terriblement puérile. Un autre détenu lui avait cherché des noises tandis qu'elle essayait de se concentrer sur sa lecture, qui bien sur, n'avait rien de passionnant. Il fallait aussi savoir que proposer une partie basket à la demoiselle était la dernière chose à faire dans sa vie quand on tenait un tant soit peu à sa vie. Comme la verte n'était pas fan de sport de ballon – et du sport tout court – elle avait vite rembarré l'emmerdeur en question, qui avait fini par s'énerver et à lui chercher des poux sur la tête. Alice avait vite finit par perdre son sang-froid et à se transformer en une sorte de … De Gollum supra furax à qui on venait de voler son anneau. Par ce qu'il fallait savoir que la pauvre victime – le pseudo joueur de basket, précisons-le – avait fait la seule chose à ne pas faire, c'est-à-dire déchirer l'unique livre qu'elle possédait. Adieu Shakespeare, tu nous aura tant apporté. Résultat des courses, le pauvre homme finit à l'infirmerie après s'être pris un terrible coup de genoux dans les parties sensibles. Qu'il avait tout de même bien mérité.

Et là, elle crevait la dalle. La voilà bien avancée. A chaque fois, elle se promettait de rester calme pour la prochain altercation, mais elle était tout simplement incapable de s'entendre avec qui que ce soit. Sauf avec son frère. C'était déjà un bon début. Mais là, elle s’emmerdait. Beaucoup trop. Tourner dans sa cellule comme un lion en cage, il faut croire que ça n'a rien de divertissant, et la demoiselle commençait à avoir très envie de s'éclater le crane contre un mur. Ce qu'il se passa … Avec un coussin entre les deux, pour limiter les dégâts cérébraux. E fut au bout de quoi … Une heure ? Que la verte eut de nouveau le droit de sortir. Non sans assassiner du regard l'homme qui lui avait ouvert la porte, Alice fila dans le couloir pour mettre le plus de distance possible entre sa cellule et elle même.

Elle fit halte dans la salle de construction. Personne. Vide intersidérale. Pas même une emmerdeuse de mouche pour venir gâcher ce magnifique silence avec un bourdonnement sourd. Un sourire félin naquit sur ses lèvres, et bien décidé à s'occuper, s’attela à chercher des feuilles blanches, un crayon à papier et une gomme. Lorsque son matériel fut étalé devant elle sur une table qu'elle avait prit soin de débarrasser de tout élément parasite, elle lâcha un petite soupir et s'assit sur un tabouret et dessina. Dessina tout et n'importe quoi. Ce qui lui passait par la tête. Et avec ceci, elle avait enfoncé dans ses oreilles les écouteurs reliés à son mp3. Heart-Shaped Box. Son au maximum. Elle avait toujours adoré Nirnava. Ce qui prit forme sur ses bouts de papier sortait du commun. Un lama en costard, une licorne punk et un chat terroriste. Et tout ça sans avoir prit une seule dose de drogue. Effarant.

Un bruit la fit sursauter. Méfiante, ou carrément parano, elle se retourna pour lorgner avec mauvaise humeur le nouveau venu. Elle resta encore un moment à le fixer, puis retourna à ses dessins. Ne pas chercher la petite bête. Ne surtout pas lui parler, et limiter les risques de violente dispute. Ne surtout pas faire de vague, et rester calme.

Wilhem

Alice

J'aimais aller dans la cour depuis que je suis arrivé ici. un endroit où je peux jouer de la guitare sans me faire trop emmerder. Mais également un endroit où je peux observer ceux qui deviendront peut être mes victimes. Il y avait un tel choix entre ces murs. A croire qu'en m'envoyant ici, ils me faisaient un cadeau.

Cigarette aux lèvres, guitare entre les mains et grattant tranquillement les cordes pour écouter les accords afin de la régler au besoin. Je dus cependant m'arrêter en entendant une altercation plus loin et je veillais de mes yeux noir et rouge. Intéressante jeune femme que voilà. Une vraie furie. Ca me plaisait. Elle quitta mon champ de vision lorsque des gardiens l'emmenèrent vers sa cellule. Je rangeais donc ma guitare et suivit a distance raisonnable pour voir où elle "logeait". Puis, je me posais contre un mur, sortant mon cahier pour griffonner un peu dessus en attendant qu'on lui permette de sortir a nouveau.

Ce fut au bout d'une bonne heure que sa cellule fut ouverte. J'attendis qu'elle disparaisse au coin du couloir pour me mettre a suivre son chemin. L'apercevant de justesse entrer dans une salle particulière. Celle de construction si je me souvenais bien. Je finis ma cigarette tranquillement, l'écrasant sans gêne contre le mur et balançant le mégot entre les barreaux d'une fenêtre. Avant d'ouvrir la porte sans trop de fracas et jetant un coup d'œil a ma proie. Son regard fixé ainsi sur moi me faisait bien comprendre que je n'étais pas le bienvenu. Et la seule réaction que cela me donna, fut un sourire amusé.

Je m'approchais dans son dos, entendant les échos de la musique qu'elle écoutait. Un son plutôt agréable de ce que je pouvais reconnaitre. Une fois dans son dos, je me penchais et posais mes mains sur le bureau, l'entourant donc de mes bras. Mon oreille non loin de son écouteur.

-Nirvana. Bon choix.

J'avais reconnu en étant aussi près. Mes yeux se tournèrent vers le visage de la demoiselle, mon sourire toujours en place et sans la toucher a quelque endroit que ce soit.

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